Places de jeux: faut-il viser le risque zéro?

Par Languin Irène. Mis à jour le 02.12.2013

Non conformes, les installations de Baby-Plage doivent être démontées. Et la Ville poursuit la mise aux normes des engins qui n’y répondent plus. En fait-on trop, au risque de déresponsabiliser les parents? Ou est-ce une nécessité pour éviter aux enfants des accidents graves? Votre avis nous intéresse!

Adieu lianes, pneus et échelles de cordes. Tolérées depuis des années, les installations de Baby-Plage devront disparaître au nom de la sécurité. Les jeux sont en cours de démontage par l’association Cheetah Baby-Plage, qui porte le projet né il y a treize ans de l’imagination de Jean Georges Ernst, enseignant à la retraite et habitant des Eaux-Vives.

L’octogénaire avait créé le site en 2000, sans autorisation mais avec un objectif pédagogique clair: responsabiliser les enfants en leur permettant de jouer tout en apprenant à évaluer le danger, sous la surveillance attentive de leurs parents. La place de jeux, construite «dans le respect de l’environnement qui stimule la santé et l’interaction dans la nature entre enfants et adultes», visait à «éveiller la prudence» des bambins et les «inciter à mesurer les risques». En treize ans d’activité, l’association n’a jamais eu à déplorer d’accident ni reçu de plainte.

Equipements trop hauts

Cette initiative citoyenne a longtemps été accompagnée par la Ville de Genève, notamment par les conseillers administratifs Manuel Tornare et Christian Ferrazino. Consulté en octobre, le Canton a décrété qu’elle devait prendre fin. La hauteur des équipements, notamment, est excessive et rend le risque de chute important; sans compter que les jeux de Baby-Plage ne répondent pas et n’ont jamais répondu aux normes européennes de sécurité, entrées en vigueur en 2000. Le parc doit donc être désassemblé. Mais une pétition circule pour demander son maintien.

Par ailleurs, la Ville entend poursuivre la mise aux normes de ses propres installations, jugées, pour certaines, non sécurisées. Selon «Le Courrier», un rapport interne du Département de la cohésion sociale et de la solidarité (DCSS) relève que 23% d’entre elles, soit 143 engins, ne correspondent pas aux fameuses règles de sécurité européennes. Ces dernières ont entraîné la suppression ou l’adaptation d’un nombre considérable de places de jeux genevoises. Entre 2003 et 2007, elles sont ainsi passées de cent dix-sept à nonante-sept et certains quartiers sont actuellement sous-dotés…

Faut-il rechercher le danger zéro, au risque de n’installer que des jeux standardisés, au détriment de la créativité et de la diversité? Ne va-t-on pas, à force, déresponsabiliser les parents? Ou au contraire, les normes ont-elles leur raison d’être et permettent-elles d’éviter les accidents graves?

Votre opinion nous intéresse ! Venez débattre de ce sujet sur notre site. La «Tribune de Genève» publiera des extraits des interventions des internautes dans sa rubrique «débat en ligne» de ses éditions de vendredi. (TDG)

Créé: 02.12.2013, 11h10

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