Eaux-vives: ni jeux ni plage?

TOPO THEVOZ – Sylvain Thévoz

Il n’y aura pas de plage aux eaux-vives avant 2020, dans le meilleur des cas. Et les habitant-e-s ne pourront bientôt même plus se contenter de l’existant. En effet, l’installation de jeux située à Baby Plage doit être démantelé rapidement. Un carton laconique aux tonalités de pierre tombale l’indique: « Dans l’impossibilité de rendre nos installations conformes aux normes européennes, nous nous voyons contraints de les démonter. Nous vous prions de ne plus les utiliser. Un grand MERCI aux membres de l’association, et aux donateurs pour leur soutien. Le comité de l’Association Cheetah-Baby Plage. 19 novembre 2013. » C’est le début de la fin pour les jeux de Baby-Plage. On démantèle en discrétion en novembre ce qui manquera en juin.

Une installation suspendue

Comment en est-on arrivé là? Les chambres à air installées ingénieusement par Jean-Georges Ernst en 2011 et l’association Cheetah baby plage ne répondent pas aux normes européennes. Elles doivent donc être supprimées. Pour mémoire, Manuel Tornare, conseiller administratif socialiste, s’était vigoureusement opposé aux services juridiques et avait défendu le maintien de cette installation. Il a permis ainsi à des milliers d’enfants de continuer à jouer sur cette installation autrement plus ludique, créative et ingénieuse que des toboggans et bascule en plastoc made in china bien conformes aux normes européennes. Il y a  donc déjà un grand nombre d’années que les chambres à air entremêlées de Baby Plage ne répondent plus aux normes européennes. Qu’est-ce qui a subitement changé? Ce qui a changé, c’est que Manuel Tornare avait pris sur lui et assumé un risque politique pour offrir un statut d’équipement singulier à Baby Plage. Le maire, résidant des eaux-vives, parti au conseil national, ce sont aujourd’hui les inspecteurs cantonaux de la police du feu qui décident de l’application des normes et qui font la loi. Ce qui a changé? Le courage politique d’assumer les risques.


Pourtant… ça marche!

Pourtant, l’installation est durable, résistante. Pourtant, plus de 900 personnes ont signé en quelques jours une pétition ce printemps pour maintenir l’installation. Pourtant, Jean-Georges Ernst, âgé de 81 ans, a trouvé un successeur, qui est prêt à assurer l’entretien de l’installation. Et puis, contrairement à ce que l’on pourrait penser, les arbres ne souffrent pas de cette installation ludique. Un grand soin a été pris à intégrer harmonieusement les chambres à air d’une manière non nocive pour ceux-ci. Le Service des espaces verts de la Ville l’a relevé à plusieurs reprises. Le matériel donne toutes les garanties de sécurité. En 14 ans d’existence, aucun accident n’a été déploré. Pourtant ça marche donc. Pourtant, l’installation devra être démantelée. A moins que…. 

Ni jeux ni plage?

Baby Plage: début de la fin, ou maintien de l’existant? Cela dépend désormais de la mobilisation rapide des habitant-e-s et du courage politique que sauront montrer les responsables exécutifs de la Ville et du Canton. Le temps est désormais très court avant que les genevois ne soient placés devant la norme du fait accompli et qu’il n’y ait plus ni plage ni jeux aux eaux-vives. 

Pour plus d’informations, on lira le bel article de Sylvie Meynier sur le site de Signé Genève rédigé en avril 2013 http://www.signegeneve.ch/geneve/centre/a-baby-plage-comme-dans-la-jungle.html

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